Projet pédagogique à partir de 6 ans


1/ Pédagogies actives différenciées

2/ L’erreur

3/ L’évaluation

4/ Une semaine type


1/ Pédagogies actives différenciées

Pourquoi ?

A partir de 6 ans, l’enfant va rentrer dans une phase de développement intellectuel. Il maîtrise ses gestes, sa pensée, la parole, il est prêt à découvrir le monde !
Les apprentissages de base tels que lire, écrire et compter, et qui servent toute la vie, vont s’ancrer et être consolidés.

L’enfant à cet âge a envie de comprendre, et nous sommes là pour encourager, accompagner son esprit curieux, le rendre enthousiaste de tout ce que comporte le monde dans lequel il vit.

Toutes les pédagogies utilisées vont rendre l’enfant actif et acteur de ses apprentissages, en position de chercheur de tout ce qui est nécessaire pour comprendre son environnement et prendre place dans la société. 

L’adulte est un guide, un coach, qui entoure l’enfant de bienveillance et qui assure un suivi individuel pour respecter son rythme d’apprentissage.

Mais encore ?

Nous empruntons des outils à plusieurs courants pédagogiques ou méthodes d’apprentissage et construisons nos propres outils suivant les besoins et profils des enfants ainsi que les thèmes que nous abordons. Nous apportons notre vécu et nos envies en veillant à ce que chaque enfant y trouve son compte.

La pédagogie Freinet

La pédagogie de Celestin Freinet notamment pour les plans de travail individualisés, l’accompagnement vers l’autonomie, l’expression libre et la correspondance scolaire.

Nous favorisons l’apprentissage individualisé permettant à chacun de tester ses propres stratégies mentales et l’expression de son potentiel inné. 

Célestin Freinet parle du tâtonnement expérimental et rejoint en ce point toutes les autres pédagogies actives : l’enfant ne doit pas être passif mais acteur.

Pour lui, cela passe entre autre, par l’expression libre et la correspondance scolaire : c’est la possibilité de parler de soi et de sa vie, de découvrir qu’elle intéresse les autres. Ces récits de la « vraie vie » sont imprimés et diffusés dans un petit bimensuel illustré et écrit par les enfants pour les enfants. Ainsi il y a du sens dans le travail et les enfants comprennent qu’ils peuvent être tour à tour écrivains, poètes, journalistes et illustrateurs. Une histoire de la classe se crée où l’on retrouve tous les faits marquants de l’année : le carnaval, les premiers flocons, un nouveau venu en classe, les sorties dans la nature et tous les évènements qui jalonnent la vie enfantine.

« Si nous ne trouvons pas de réponses adéquates à toutes les questions d’éducation, nous continuerons de forger ‘des âmes d’esclaves’ à nos enfants. »

Célestin Freinet

La pédagogie Montessori

Du matériel Montessori sera toujours présent pour accompagner l’enfant dans ses apprentissages et maîtriser l’abstraction (pour la pédagogie Montessori voir projet pédagogique 3-6 ans).

Les cinq grands récits imaginés par Maria Montessori pour répondre à leur questionnement et solliciter leur imagination (l’Univers, la Vie, l’histoire de l’homme, l’écriture, les nombres) seront une base de travail pour les plus jeunes. A partir de là, par le biais de présentations courtes, qui serviront de base à des recherches ou des petits travaux, les enfants exploreront différents domaines :

  • Celui de leur langue
  • Les mathématiques
  • La géométrie
  • La biologie
  • L’histoire
  • La géographie

Les gestes mentaux d’Antoine de la Garanderie

Philosophe-pédagogue, Antoine de la Garanderie s’est intéressé à la façon très personnelle dont chacun procède pour mémoriser des informations.

Ses travaux de recherche ont donné lieu à un nouvel outil pédagogique pour améliorer les processus d’apprentissage des élèves : la gestion mentale ou les gestes mentaux.

La méthode consiste à faire vivre dans sa tête le monde extérieur, à ouvrir les yeux des enfants sur leur capacité à mieux se connaître. La gestion mentale donne les moyens à tous de réussir, à condition de savoir faire une traduction personnelle de tout ce qui doit être appris et retenu.

L’adulte aide les enfants à développer des moyens d’apprendre pour utiliser correctement leur mémoire. Il développe l’utilisation des mémoire visuelles, auditives et kinesthésiques. Les enfants analysent et verbalisent leur façon de réfléchir, l’adulte aide l’enfant à acquérir des images mentales et des outils de construction du raisonnement. C’est une école où l’on apprend à apprendre, où l’on favorise la reformulation qui permet l’intégration du savoir.

« Nous avons tous besoin de ton génie. Nous ne tolérerons aucune démission, car nous voulons que rien ne soit perdu de ce qui est et mérite d’être. »

Antoine de la Garanderie

La pédagogie de projet

Les élèves seront incités à se lancer dans un projet (de recherche de solutions, de techniques ou de savoirs) qui va les confronter à des notions d’apprentissage. Ils vont d’abord chercher seuls, puis en groupe, puis restituer leur résultat à un groupe plus large.

Ces trois étapes permettent de consolider des apprentissages et des savoirs-être, car elles nécessitent tour à tour des postures cognitives complémentaires :

  • D’abord par un investissement personnel : élaborer ses propres hypothèses contribue au développement de la confiance en soi.
  • Dans un deuxième temps, l’échange avec des pairs, permet une validation ou autocorrection sans aucune sanction et le développement de l’argumentaire.
  • Au final, le fait de présenter un exposé, de rendre compte de ses découvertes, ou d’expliquer une notion récemment acquise, permet de consolider les connaissances, car on ne sait vraiment que ce qu’on est capable d’expliquer à son tour.

La pédagogie de la coopération

Nous misons sur la coopération comme facteur de réussite. Coopérer, c’est faire l’expérience que l’autre est un perpétuel enrichissement  et qu’ensemble « on va plus loin ». L’enfant  expérimente l’entraide et la solidarité dans les apprentissages et dans les projets collectifs, mais également dans l’élaboration des règles de vie commune.

On part de l’observation que c’est en expliquant à un autre ce qu’il a compris, que l’enfant l’intègre le mieux. Le plus souvent possible, les éducateurs vont donc favoriser cette pédagogie de l’échange qui implique de la coopération. Après un temps de recherche personnelle, les enfants se retrouvent par groupe de trois ou quatre pour confronter leurs résultats, pour coopérer et s’enrichir des différentes façons de réfléchir existantes dans ce groupe. Une mise en commun avec le reste de la classe et l’enseignant permet de construire les savoirs, d’intégrer des stratégies pour mémoriser, synthétiser, chercher et organiser sa pensée.

D’autre part, les élèves se réunissent en conseil une fois par semaine pour faire le point sur la semaine écoulée et améliorer la vie collective. Ils apprennent à argumenter, exprimer un point de vue, à écouter des opinions divergentes. Ils assument à tour de rôle des tâches en responsabilité pour le bien collectif.

Les jeux proposés mettent en évidence la richesse de la collaboration (plutôt que la compétition et la loi du plus fort). Chaque semaine, un module « jeux coopératifs » permet aux enfants de découvrir l’utilité de la coopération et de l’entraide.

La classe unique donne lieu à des interactions pédagogiques entre les élèves. Les plus grands s’exercent au tutorat, les plus jeunes en sont d’autant plus stimulés. Le fait d’avoir plusieurs niveaux et de s’organiser avec des plans de travail, évite la comparaison et favorise l’entraide.

Les intelligences multiples

D’après la « théorie des intelligences multiples » d’Howard Gardner, il existe plusieurs types d’intelligence chez l’enfant (et chez l’adulte).

Cette théorie n’est pas validée scientifiquement mais est interessante à connaître et peut donner des pistes d’orientation à suivre, selon l’enfant, qui peuvent s’avérer très utiles et efficaces pour son développement et son épanouissement.

Il n’existerait donc pas une seule intelligence universelle mesurée par le fameux test du QI mais plusieurs. Le QI évalue à 80% des compétences logiques et linguistiques mais il ne prend pas en compte toutes les facettes de l’intelligence humaine.

Après de longues recherches, Howard Gardner identifie 8 types d’intelligences. Pour en savoir plus, regardez la vidéo ci-dessous :

https://youtu.be/m5t5hTA7YJ0

Et concrètement ?

Les enfants ne sont pas assis toute la journée derrière un bureau à écouter une personne qui déverse la connaissance. 

La classe et l’école sont un lieu de vie, de mouvement, d’expérimentation et de recherche. 

Le concept de classe flexible consiste à aménager la salle de classe de manière à permettre aux élèves de choisir le type d’espace dans lequel ils souhaitent réaliser leurs apprentissages. C’est la classe qui s’adapte aux besoins de l’élève et non l’inverse. 

Classe flexible – Primaire

Un lien étroit sera tissé entre les apprentissages et la nature, avec des projets concrets comme la création d’un potager en permaculture, la construction d’hôtels à insectes, le recyclage des déchets… Les apprentissages du « lire, dire, écrire et compter » seront ainsi concrétisés dans des exemples réels. 

Un plan de travail individualisé sera établi entre l’éducateur et l’enfant. Ce dernier regroupe les tâches à accomplir durant une période donnée : exercices à réaliser pour maîtriser une connaissance, un projet à mener etc. Ce plan de travail favorisera l’autonomie des enfants et permettra à l’éducateur de prendre le temps de revoir certaines notions avec un ou plusieurs enfants. 

Des temps de travail en groupe seront également prévus pour favoriser la coopération et l’entraide (exposés sur un thème, expériences scientifiques…). 

Par le biais de ces différents outils, les enfants participeront activement à la construction de leurs savoirs et donneront du sens à leurs apprentissages. 

2/ L’erreur

Ce que nous appelons communément « erreur » et que nous connotons de façon négative, est pourtant la seule porte qui mène à la connaissance et à l’expertise. La véritable connaissance s’est érigée sur de nombreuses erreurs. Apprendre c’est se tromper, un être vivant qui ne se trompe pas, n’apprend pas : il stagne au même niveau de connaissance.

Rappelons que « le retour d’information » en d’autre terme « l’erreur » est le 3e pilier de l’apprentissage. En sanctionnant l’erreur, nous bloquons le processus même de l’apprentissage.

Explication : les neurosciences sont encore en évolution mais on peut d’ores et déjà dégager des principes fondamentaux dans les mécanismes d’apprentissage dont les 4 piliers de l’apprentissage :

  • L’attention : portée son attention sur une tâche unique
  • L’engagement actif : je suis motivé par ce que je fais et je m’interroge sur mes connaissances.
  • Le retour d’information : le cerveau réalise en permanence des hypothèses et des prédictions et parfois elles sont fausses; c’est cette surprise qui déclenche l’apprentissage. Les erreurs sont donc normales et nécessaires.
  • La consolidation : déplacer un effort conscient d’utilisation de ses connaissances vers une sollicitation du cerveau la plus inconsciente possible.

L’erreur n’est pas un obstacle c’est juste la seule façon d’apprendre et le temps nécessaire est laissé à chacun. Nous encourageons l’effort pour se motiver, se surpasser et savoir apprécier le résultat.

3/ L’évaluation

Garder intact l’enthousiasme et la joie de vivre des enfants, leur (re)donner confiance en eux , ne pas créer un climat de compétition au profit de la coopération : telle est la mission de l’école. 

C’est pourquoi, nous n’attribuons volontairement pas de bonnes ni de mauvaises notes aux enfants.

C’est tout le processus d’apprentissage que nous souhaitons valoriser et pas seulement la réussite finale. Apprendre par cœur quelque chose pour le restituer et finalement l’oublier ne sert à rien.

Nous ne voulons pas que l’enfant se concentre uniquement sur la note ou sur la compétition et perde de vue l’essentiel. La note stigmatise et peut profondément blesser. Elle génère aussi un stress inutile : stress d’être évalué, observé et jugé. Elle peut faire perdre tous ses moyens, de ce fait la note ne reflète rien et certainement pas la valeur d’une personne.

A la place, nous avons mis en place des outils pour suivre l’évolution des enfants : L’éducateur effectue un suivi quotidien de chaque enfant en renseignant un tableau personnalisé réunissant toutes les activités présentes dans la classe et les connaissances qui en découlent. Il en est de même pour les projets menés par les enfants : un outil permet de définir les savoirs et compétences acquis grâce au projet réalisé. De plus, à partir de cet âge, dans une démarche autonomie et de liberté, l’enfant travaillera à l’aide d’un plan de travail établit en concertation avec l’éducateur, ce qui permet d’être au plus proche de ses besoins et de savoir exactement ce dont il a besoin pour progresser dans ses apprentissages.

De ce fait, nous pouvons assurer un accompagnement très personnalisé et savoir où l’enfant se situe dans ses apprentissages.

En parallèle, il est très important pour l’enfant de pouvoir s’auto-évaluer, c’est à dire s’interroger sur les connaissances acquises, cela fait parti du processus d’apprentissage (2e pilier). L’enfant peut s’auto-évaluer au quotidien grâce au matériel et aux fichiers auto-correctifs mais nous lui proposerons aussi de se positionner sur ses acquis et de mesurer ce qui lui reste encore à apprendre. 

 4/ Une semaine type

Emploi du temps possible
Lundi Mardi Jeudi Vendredi
8h30-8h50 :
accueil individualisé

Rituels

Plan de travail / Travail autour d’une notion particulière en groupe / Suivi individuel
8h30-8h50 :
accueil individualisé

Rituels

Plan de travail / Travail autour d’une notion particulière en groupe / Suivi individuel / Atelier intervenant

8h30-8h50 :
accueil individualisé

Rituels

Éveil culture anglophone
ou
Classe promenade

8h30-8h50 :
accueil individualisé

Rituels

Plan de travail / Travail autour d’une notion particulière en groupe / Suivi individuel / Atelier intervenant
12h00 :
Repas

Jeux libres

12h00 :
Repas

Jeux libres

12h00 :
Repas

Jeux libres

Soin du potager
12h00 :
Repas

Jeux libres

Conseil d’école
13h15 :
Temps calme, retour à soi

13h40 :
plan de travail / Suivi individuel
Jeux coopératifs

15h50 :
rangement, ménage

Goûter

16h15 :
fin de la classe
13h15 :
Temps calme, retour à soi

13h40 :
atelier philo

14h10 :
plan de travail / Suivi individuel
Jeux coopératifs

15h50 :
rangement, ménage

Goûter

16h15 :
fin de la classe
13h15 :
Temps calme, retour à soi 

13h40 :
plan de travail / Suivi individuel
Jeux coopératifs

15h50 :
rangement, ménage

Goûter

16h15 :
fin de la classe
13h15 :
temps calme, retour à soi

13h40 :
plan de travail / Suivi individuel


15h00 :
Sport

Goûter

16h15 :
fin de la classe